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Guerre en Ukraine : les alliés partagés sur l’utilisation de leurs missiles pour frapper la Russie en profondeur

La pression est de plus en plus forte sur les dirigeants des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France concernant les conditions d’usage des missiles à longue portée fournis aux Ukrainiens ces derniers mois, capables de frapper le territoire russe en profondeur pour détruire ses bases militaires. Alors que Kiev cherche à conserver les zones conquises durant son offensive surprise de l’été (environ 1 300 kilomètres carrés) dans la région russe de Koursk, tout en limitant l’avancée de l’armée ennemie dans le Donbass, les prises de position se multiplient en faveur d’une levée des restrictions d’emploi de certaines armes fournies par les Occidentaux, celles qui peuvent dépasser 250 kilomètres de portée.
Le sujet a été au cœur d’une visite conjointe inédite, à Kiev, mercredi 11 septembre, du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et du chef de la diplomatie britannique, David Lammy. Les deux hommes ont rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui milite depuis de longs mois pour une telle option. Mais rien de concret n’a été annoncé. « Le voyage prouve que nous sommes déterminés à assurer le succès de l’Ukraine », s’est contenté de réaffirmer M. Blinken.
La veille, le président américain, Joe Biden, avait toutefois déclaré que son administration était « en train de travailler » sur une levée des restrictions. Selon l’agence Bloomberg, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se rendra à Washington, vendredi, pour préciser son plan. « Il s’agit notamment de mieux comprendre ce que Kiev veut viser et pourquoi (…) avant de prendre une décision », écrit l’agence, citant des membres non identifiés de l’administration américaine.
Cette perspective est prise au sérieux par le Kremlin qui a promis, mercredi, une réponse « appropriée » en cas d’évolution de la doctrine des alliés de Kiev. « Chaque décision de ce type prise par l’Occident (…) est la preuve supplémentaire du caractère justifié, nécessaire et sans alternative de l’opération spéciale » en Ukraine, a ainsi déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Si nous étions autorisés à détruire des cibles militaires [en Russie] ou des armes préparées par l’ennemi pour ses attaques en Ukraine, cela apporterait plus de sécurité à nos civils, à notre peuple, à nos enfants », a argumenté le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, après un entretien avec David Lammy. « Sans cela, nous n’avons aucune chance de succès. Nous voulons juste survivre, on ne veut pas vous impliquer dans cette guerre », plaidait aussi un responsable ukrainien de passage à Paris ces derniers jours, confirmant que les discussions à ce sujet entre Kiev et ses alliés étaient intenses.
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